Le réseau des FabLabs en vidéo
Isabelle (60 ans) :
La 1ère fois que je suis venue au Fablab, j'ai observé une ambiance semblable à celle d'une ruche : chacune et chacun s'activent sur les logiciels, l'imprimante 3D, la brodeuse numérique, la machine à coudre, la découpeuse laser,... Tout un monde qui me semble étranger !
Une pièce plastique de mon extracteur de jus est endommagée. Deux bénévoles prennent du temps pour mesurer, dessiner et la concevoir sur un logiciel de dessin 3D. Imprimée à l'identique, mon appareil fonctionne à nouveau. Une 2ème étape m'attend : une pièce d'un volet roulant doit être remplacée. Ce modèle trop ancien n'est plus disponible sur le marché. Par conséquent, remplacer tout le système ou refabriquer cette pièce au Fablab ? C'est chose faite... J'observe la synergie entre les personnes présentes ; à plusieurs cerveaux et à plusieurs mains, on avance plus loin. Entraide, convivialité, efficacité...un vrai travail d'équipe !
Merci à tous !
Je trouve remarquable cette mise à disposition de matériels et de savoir-faire sous la houlette d'Antoine, FabManager "multipistes" répondant aux sollicitations et aux questions en tous genres. Remarquable ce lieu de réalisation d'idées, de rêves, de conception de pièces évitant déchets et dépenses. La dernière fois que je suis venue au Fablab, j'ai senti que moi aussi, je pouvais essayer, oser, explorer et expérimenter : tout un programme pour mon logiciel de 60 années. Ahah !
Témoignage de Daniel JOLY dans le magazine "ça m'intéresse" - Février 2021 :
A La Fabrique d'Amanlis, une demande d'aide n'est jamais refusée, c'est l'esprit des lieux :
Lorsque la retraite arrive fin 2015 pour Daniel Joly, le sexagénaire se demande comment il va pouvoir l'occuper. "La retraite m'a coupé de mon réseau social professionnel. Et comme j'étais constamment en déplacement, j'avais noué peu de liens en dehors de mon travail." Fin 2018, à la recherche de nouvelles rencontres et activités, il pousse la porte du FabLab La Fabrique Amanlis, à quelques kilomètres de son village de Bourgbarré (Ille-Et-Vilaine), au Sud-Est de Rennes. "J'ai franchi le pas par curiosité. L'impression 3D m'attirait, mais je n'y connaissais rien." Bricoleur dans l'âme, Daniel travaille le cuir : il commence par des bracelets et des bourses pour ses petites-filles, avant de se lancer dans un projet plus ambitieux : la fabrication de sacoches pour sa moto. "Intégrer le FabLab m'a permis de bénéficier de matériel que je n'aurai jamais chez moi, pour une adhésion de seulement 30€ par an. Antoine Tabet, l'animateur du lieu, m'a aiguillé à mon arrivée et les bénévoles m'ont appris à utiliser les logiciels et les outils à disposition, comme la découpeuse laser. Je crée mes dessins sur ordinateur, puis la machine les marque au laser sur le cuir. L'impression 3D me permet de concevoir des outils pour travailler le cuir : emporte-pièces, gabarits d'écriture... Le résultat ne correspond pas toujours à mes attentes, alors je recommence. Ici, on apprend en faisant !" Parmi les outils vedettes, il y a la brodeuse numérique, pour réaliser des broderies assistées par ordinateur. Depuis cette acquisition, la moitié des usagers (700 personnes au total à Amanlis en 2019) sont des femmes. "Il y a tout ce qu'il faut pour bricoler presque n'importe quoi. Cela amène une grande diversité de projets, pas forcément liés à l'informatique et l'électronique." Certains fabriquent une tête de lit en bois quand d'autres construisent un robot, brodent des nappes pour un mariage, découpent des pochoirs ou réparent le bouton d'une gazinière. "La Fabrique organise des ateliers animés par des bénévoles. J'en ai bénéficié sur l'électronique et les logiciels de dessin. Bientôt, j'en proposerai un sur le cuir. Ca m'enrichit sur le plan intellectuel et technique et je garde mes neurones en activité !" Pour Daniel, La Fabrique est devenue un rendez-vous au moins hebdomadaire. Il alterne entre celle d'Amanlis et la nouvelle de Janzé, ouverte depuis Mars 2020 et dotée de machines plus complexes. Les deux sites constituent le réseau des FabLabs de Roche aux Fées Communauté. "J'y rencontre des personnes de tous âges et tous horizons. J'apprécie les échanges et la convivialité. Une demande d'aide n'est jamais refusée, c'est l'esprit des lieux." A ceux qui hésiteraient à se lancer, il répond : "Allez voir sans a priori comment ça se passe. Tout le monde peut trouver sa place."
Qui fait quoi à La Fabrique Amanlis ? (Article rédigé par Soizic DUCLOS en stage à La Fabrique en 2017) :
Au FabLab, on y rencontre :
Emile, 17 ans en terminale. Son projet, un carillon sur la base d’un xylophone. Il a créé lui même le prototype, la structure en bois a été découpée par la découpeuse laser, il a programmé les 4 mélodies grâce aux cartes Arduino. Il en est à sa 3ème tentative (projet documenté ici) !
Il y a aussi Quentin, 11 ans. Ce mercredi, il est présent comme tous les mercredis, mais ce soir il vient pour réparer un des moteurs de son drone. Ça tombe bien, au FabLab ils possèdent les mêmes modèles et Quentin peut donc en 15 min faire en sorte que le moteur fonctionne à nouveau. Il se servira également d’outils plus traditionnels, un fer à souder, car au FabLab, c’est l’univers de la bidouille et du bricolage. Mais avec son copain Gabin, ils ont surtout le projet de remettre en marche un bateau offert par un des membres du FabLab. Ce projet nécessite des connaissances en électronique, et les garçons savent qu’ils peuvent compter sur les différentes compétences des personnes présentes sur place.
Gabin, lui, est présent ce mercredi et vient avec son matériel c'est-à-dire 2 planches de médium sous le bras. Il souhaite réaliser des panneaux de signalisation pour des compétitions pour son club d’archer. Il a d’abord pris en photo le logo original et le retravaille pour une finition correspondant à ses attentes. Tout cela est enregistré et prêt pour la découpeuse laser, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui, car la découpeuse est très demandé et notamment par Jacky, un habitué. Président d’un club d’aéromodélisme, il prépare sa présence à la foire expo de Saint-Jacques et dans ce cadre, il propose un atelier pilotage de drone et découpe au laser des patrons d'avion en depron (polystyrène léger).
Il y a Tom, 15 ans qui vient tous les mercredis. Il a connu le FabLab suite à une intervention d’Antoine dans son collège. Actuellement, il prépare des badges avec le logo de son collège pour le Téléthon. A Noël, on lui a offert une imprimante 3D, et ce qu’il aime c’est pouvoir comparer les impressions entre celles faites au FabLab et celles qu’il fait avec son imprimante 3D.
Beaucoup d’enfants présents sont encore dans la découverte, et sont souvent attirés par les robots Lego programmables, l’imprimante 3D, les possibilités qu’offre le numérique en tant qu’outil de création et non plus comme un simple outil de consommation.
Le FabLab n’accueille pas qu’un public de jeunes, on y rencontre beaucoup d’adultes. La plupart viennent s’initier à Arduino, une carte électronique programmable très utilisée dans la domotique, d’autres plus experts dans ce domaine travaillent sur des projets comme Franck, professeur en sciences de l’ingénieur qui aide un autre membre du FabLab, agriculteur, autour d'un projet conséquent : un robot pour nettoyer des panneaux solaires sur son exploitation agricole.